The Tree of Life

The Tree of LifeAutre réalisateur, autre rythme de production. Terrence Malick nous livre ici son cinquième long métrage en presque trente ans. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce film n’est pas facile à aborder et au vu des réactions dans la salle quand j’ai été le voir ne fait pas l’unanimité.

Avant de parler du contenu, parlons de la forme. Le film alterne des scènes narratives avec des scènes plus métaphoriques. Ce sont ces dernières qui posent le plus de problème vis à vis d’une certaine frange du public. Même si la forme peut faire penser à des films comme Enter the Void, on est très loin de la torture visuelle qu’a pu être ce dernier.

Non, The Tree of Life est servi par une photographie magnifique. Rien que pour ça, ce film mérite d’être vu. Le choix de la musique, tel que le Lacrimosa de Zbigniew Preisner sublime ces images.

L’histoire, maintenant. Double thématique à travers celle de l’acceptation de la perte d’un fils/frère (suivant le point de vue du personnage adopté) et de l’acceptation de la vie telle qu’elle nous est donnée. La réponse donnée est dans les deux cas religieuse voire mystique.

Le cœur de la partie narrative de l’histoire se passe dans le Midwest des années 50. On suit Jack, plutôt bien interprété par Hunter McCracken, qui au delà de la première impression d’enfance heureuse, montre une réelle difficulté à accepter l’attitude de son père vis à vis de lui et du reste de sa famille. C’est cette perte d’insouciance et rébellion qui est dépeinte. Brad Pitt interprète le rôle du père avec des tics et une attitude qui le transforment complètement. Le rôle de la mère presque naïve et respirant la joie de vivre est tenue par Jessica Chastain.

Ce film n’est pas facile d’accès du fait de ses segments métaphoriques pas toujours évident à décrypter et de leur présence assez tôt dans le film avant la principale partie narrative. Mais il est brillamment interprété et réalisé. J’en suis sorti conquis, avec l’envie de creuser la signification pour vérifier ce que j’en avais compris et comprendre ce qui ne l’était pas après une première vision.

Midnight in Paris

Midnight in ParisWoody Allen, c’est comme le vin, il y en a un nouveau tous les ans mais la qualité peut grandement varier d’une année à l’autre. Alors que donne la cuvée 2011 ? Assurément un grand cru !

Quoi qu’en disent certains, Midnight in Paris donne une vision truffé de clichés de cette ville. Mais au moins, Woody Allen aura fait l’effort de concentrer tous ces derniers dans la première séquence pré-générique. Cela à l’avantage de fixer dès le début quelle est sa vision de Paris et de pouvoir passer à la suite.

Ce film n’est donc pas un film sur Paris, même s’il témoigne d’un certain attachement du réalisateur pour cette ville, mais sur la création artistique, aujourd’hui et dans les années 20. A travers un procédé scénaristique qui n’est pas sans rappeler celui de The Purple Rose of Cairo poussé jusqu’au ridicule, Woody Allen nous donne effectivement de vivre au milieu du milieu artistique des années 20. Loin de se vouloir réaliste, cette évocation d’Ernest Hemingway, de Pablo Picasso, de Gertrude Stein, des Fitzgerald, … n’en reste pas moins intéressante.

Une des surprises de ce film a été pour moi la prestation d’Owen Wilson. Peu habitué à des rôles de ce type, il remplit pourtant parfaitement son rôle d’écrivain névrosé et hypocondriaque. Comme d’habitude, Woody Allen arrive à insuffler son caractère au personnage principal et transparait à travers Owen Wilson.

Ce film est donc pour moi une franche réussite. Vraiment drôle, il rassure sur la capacité de Woody Allen a faire des bons films après un You Will Meet a Tall Dark Stranger assez insipide.